Les Échos « K-Ryole veut changer d’échelle »

« Avec sa nouvelle usine, K-Ryole veut changer d’échelle »

 
 

Frank Niedercorn, Les Échos

 

Grâce au soutien des collectivités, la start-up a pu s’installer dans une usine de 4.500 mètres carrés dans le Lot-et-Garonne. Elle veut surfer sur le boom de la logistique urbaine.

 
Le vaste bâtiment de 4.500 mètres carrés est flambant neuf, même si la ligne de production des remorques électriques n’en occupe encore qu’une petite partie. Bienvenue dans l’usine de K-Ryole à Tonneins au coeur du Lot-et-Garonne. Il y a encore trois mois, la jeune entreprise réalisait sa production dans un atelier de 600 m2 du 19e arrondissement de Paris qui accueille aujourd’hui son bureau d’études. Il était pourtant temps de changer d’échelle pour cette entreprise née il y a cinq ans.

K-Ryole a mis au point un concept novateur de véhicule intelligent qui permet de tracter, presque sans effort, jusqu’à 500 kilogrammes derrière un vélo. Si l’entreprise dispose déjà d’un parc de 700 machines vendues depuis sa création pour un chiffre d’affaires cumulé de 6 millions d’euros, elle compte en écouler un millier durant l’année à venir. Et pour cause : le concept séduit de plus en plus d’opérateurs (Intermarché, La Poste belge, Pickup Logistics, Stuart) qui s’équipent par dizaines de machines. Sans parler de Kiloutou qui en propose désormais à la location.

« Les villes deviennent infréquentables pour les véhicules à quatre roues à cause des temps de transport et des difficultés de stationnement. Dès lors, nous intéressons tous les acteurs du dernier kilomètre depuis la logistique, le retail et même le BTP pour la livraison des chantiers »,explique Nicolas Duvaut, l’un des cofondateurs.

 

3.000 véhicules par an

 
L’entreprise, qui a reçu une cinquantaine de prix depuis sa création, a levé 3 millions d’euros et été subventionnée à hauteur de 2 millions. Pour s’installer sur cette ancienne friche de la Seita réaménagée par Val de Garonne Agglomération, K-Ryole s’est appuyé sur les collectivités : soutien financier au recrutement, coordination des travaux, subventions…

Les collectivités ont investi 1 million d’euros dans le bâtiment dont elles restent propriétaires. « L’accueil et les aides ont été déterminants. Sans elles, il aurait été impossible pour nous d’emménager dans un tel lieu que nous nous contentons de louer. En contrepartie nous nous engageons sur la durée », promet Nicolas Duvaut. La start-up veut créer une cinquantaine d’emplois sur place pour produire 3.000 véhicules par an d’ici à quatre ans.

La production s’effectue pour le moment sur une ligne comportant dix postes d’assemblage. Le vaste bâtiment pourra en héberger quatre à terme. L’une d’entre elles pourra être destinée à la production du Kross Builder, un chariot de manutention. Les autres seront destinées à la production de la K-Ryole, dont la sixième version doit être dévoilée en fin d’année et sur laquelle « nous avons cherché à optimiser les coûts de production », précise Benoît De La Batut, le directeur technique. L’ergonomie a aussi été soignée avec des batteries amovibles et un module permettant de déposer une palette au sol. « Nous nous ouvrons ainsi les nouveaux marchés de la logistique », assure Benoît De La Batut